Ce n'est plus vraiment un secret, Bourjois est l'une de mes marques de maquillage préférées et ce, depuis belle lurette. D'aussi loin que je m'en souvienne, le blush Bourjois a été mon tout premier - je le piquais en douce à ma maman quand ce n'était pas elle qui m'en collait sur les pommettes. Je me rappelle aussi avoir acheté un vernis à ongles dont j'étais folle alors que je devais avoir 12 ans (un bronze métallique assez dingue) ainsi qu'un rouge à lèvres à la couleur bizarroïde (un irisé aux reflets violets façon je me la joue cyborg - j'avais trop regardé Le Cinquième Elément). Du coup, et encore aujourd'hui, je garde une affection toute particulière pour cette jolie marque aux prix raisonnables.
Alors quand j'ai été contactée par Bourjois pour venir fêter les 150 ans de la marque à Paris, j'ai sauté de joie. Je me suis dit que c'était quand-même assez dingue que je me retrouve à un évènement Bourjois, là, en 2013, alors que 20 ans plus tôt, j'utilisais la fameuse petite boîte ronde de façon innocente. Le rendez-vous a donc été pris dans un appartement grand luxe, légèrement excitée - quoique bien refroidie par cette magnifique météo et quelques problèmes de timing, hum... - que j'ai passé quelques heures inoubliables.
Nous étions 10 blogueuses a avoir été invitées ce jour-là pour assister à une exposition retraçant l'histoire de Bourjois. Clairement, moi qui connaissais 2-3 trucs sur la marque, j'étais loin de tout savoir. Je me suis immédiatement sentie privilégiée (et je l'étais) quand je me suis retrouvée face à tous ces produits vintage - et incroyablement bien préservés - tout droit sortis du conservatoire. Evidemment, je n'ai pas pu m'empêcher de prendre une multitude de photos, voulant partager l'histoire de Bourjois - et cette expérience inédite - avec toi.
► L'exposition ne pouvait pas commencer autrement que par la présentation de l'évolution de la fameuse boîte ronde, emblème incontestable et best-seller de la marque.
La boîte ronde, qui renferme les fards à paupières et les fards à joues, a fait son apparition en 1912 (bien longtemps après la création de Bourjois finalement). En effet, c'est à cette date qu'ont été créés les Fards Pastel dont le procédé de fabricationétait révolutionnaire pour l'époque : un mélange de poudre et d'eau versé dans des moules bombés puis séchés et polis à la main.
La nuance Cendre de Roses marque le début de l'épopée boîte ronde en 1914. C'est en effet la 1ère fois que le fard est inséré dans une boîte ronde en carton imitation galuchat ayant la même couleur que celui-ci. Au fil des décennies, les formules et les packagings ont bien sûr évolué en suivant les modes du moment et les exigences des femmes. Chaque année, Bourjois vend 6 millions de ces boîtes à travers le monde.
► Suite de la visite. On remonte le temps pour revenir aux origines de Bourjois et à sa création. La marque voit le jour en 1863 dans le quartier des théâtres des Grands Boulevards parisiens. Son créateur est Joseph-Albert Ponsin, un acteur de théâtre justement, qui avait pour habitude de créer des fards pour les comédiennes au sein même de son appartement.
Ses premières créations, exclusivement dédiées aux comédiennes, sont les Bâtons Pour Le Grime : des fards gras en stick (précurseur ce Ponsin !) qui arborent tous des noms à connotation théâtrale (Roméo, Jaloux, Amoureux, etc...). C'est en 1868 que l'activité est reprise par un certain Alexandre-Napoléon Bourjois, co-gérant de Ponsin. C'est à partir de cette année là que les produits seront estampillés "Bourjois", à l'instar du Rouge Fin de théâtre créé en 1870. La marque prend alors son envol.
J'ai particulièrement apprécié cette partie de l'exposition. A mes yeux, Bourjois a su garder au fil des décennies un petit côté théâtral que je retrouve encore aujourd'hui au travers des nouvelles collections. C'est à partir de 1879 que Bourjois décide de s'adresser à la Parisienne - et non plus exclusivement aux comédiennes - avec l'apparition de la mention "Fabrication Spéciale de Produits pour la Beauté des Dames" sur les boîtes. A l'époque, les femmes se jettent en masse sur La Poudre de Riz de Java, destinée à éclaircir le teint (2 millions d'exemplaires vendus par an dans 120 pays).
► A ma grande surprise, j'ai appris que Bourjois faisait aussi dans le parfum. Je ne le savais pas du tout. La demande vient en fait des Etats-Unis et c'est en 1928 qu'est créé Evening In Paris (Soir de Paris sort en France 1 an plus tard) par le parfumeur Ernest Beaux.
Il s'agit d'une fragrance chaude et épicée (qui rappelle clairement les parfums capiteux de mamies - pour l'avoir senti) à base d'oeillet, de jasmin, d'iris, de rose de mai, de vétiver et de santal. Tout un univers a été développé autour de ce parfum, en témoignent les nombreux coffrets très chics (et originaux, comme le testeur sous forme d'ampoules) créés par Bourjois.
Aujourd'hui encore, on peut s'offrir le parfum Soir de Paris (dans sa dernière version) dans la boutique Bourjois qui a tout récemment ouvert ses portes dans la capitale ainsi que dans la boutique en ligne de la marque.
► Nous avons délaissé l'univers du parfum pour ensuite nous diriger vers la partie de l'expo qui illustrait à la perfection la période de l'émancipation des femmes, chère à Bourjois à compter des années 30. Pour la 1ère fois, la Parisienne de Bourjois porte un nom : Babette. Il s'agit d'une égérie imaginaire arborant une coupe garçonne, incarnant la joie, l'humour et la séduction, propres aux femmes de l'époque qui osaient tout.
Babette incarnera la femme Bourjois pendant bien des années, que ce soit sur des affiches publicitaires plutôt engagées (concernant notamment le droit de vote des femmes en 1926) ou sur certains produits de la marque.
► Pour la suite de cette exposition, nous avons continué à égrener les années tout en découvrant les évolutions de Bourjois jusqu'à nos jours. La marque se voulait être "L'Ami des Dames" en produisant des produits ingénieux 2-en-1 voire 3-en-1, ce qui m'a fait réaliser que les marques d'aujourd'hui n'ont vraiment rien inventé. C'est par exemple le cas de l'encre à lèvres qui existait déjà il y a bien longtemps chez Bourjois avec ce Rouge Liquide.
Au niveau des lèvres justement (ma grande passion comme tu le sais), c'est dans les années 50 que le fameux Rouge Fidèle, un rouge à lèvres "indélébile", a fait son apparition. Il y avait encore très peu de nuances mais les couleurs étaient néanmoins intenses : rouge, rose fuchsia et joli rose nu. Avec l'arrivée des années 70 puis des années 80, Bourjois a osé la couleur en élargissant sa palette.
Et puis nous en sommes venus à la période qui m'a rappelé beaucoup de souvenirs d'enfance : celle des années 90 puis des années 2000. J'y ai retrouvé des produits que je connaissais de vue pour les avoir trouvés dans les tiroirs de ma mère ou regardés en boutiques quand j'étais petite puis adolescente.
Retour vers le présent (et même vers le futur) pour terminer. Alors que les mini-vernis actuels perpétuent la tradition du maquillage pratique et sans contrainte chère à la marque, Bourjois nous a présenté 4 jolies nouveautés qui sortiront au mois de mai prochain (si je ne me trompe pas).
Il y aura notamment une gamme de sticks pour les lèvres (façon Chubby Sticks de Clinique en plus pigmentés) portant le nom de Color Boost. Nous retrouverons également un eyeliner au flacon avec pinceau intégré hyper-astucieux. Du côté des ongles, Bourjois cède à la folie de la Manucure Toppings avec ces petites billes à poser sur son vernis. Enfin, un nouveau dissolvant au packaging pro fera son apparition : le Dissolvant Soin Fabuleux.
De bien jolies choses en perspective.
► Ainsi s'est achevé mon petit voyage dans le temps et dans l'univers de Bourjois. J'en ai pris plein les yeux au fil de ces 150 années de maquillage. Pour ma part, la soirée Bourjois était loin d'être terminée puisque la marque a vraiment tenu à marquer le coup pour fêter cet anniversaire si particulier. Je n'en dis pas plus pour le moment. En attendant, voici le petit film créé pour l'occasion qui retrace à la perfection l'histoire de cette marque chère à mon coeur.